"L'affaire DSK", pathologie ou coup monté ?

Dimanche 15 mai, c'est un véritable séisme qui nous a réveillé ce matin ! Les chaines d'informations sont en boucle : "DSK arrêté pour agression sexuelle, tentative de viol et séquestration" !
Comment un des hommes les plus puissants de la planète, que beaucoup considéraient comme le plus sérieux candidat pour les présidentielles françaises de 2012, a-t-il pu se retrouver dans cette sordide histoire ? Est-il coupable, est-ce un coup monté ? Victime ou criminel ? Les médias du monde entier s'affolent.

Il ne s'agit pas au travers de ce billet de retracer l'historique des évènements, tous les journaux en parlent, il suffit d'allumer son téléviseur ou son poste de radio, d'ouvrir son journal ou de surfer sur le net pour se rendre compte de l'importance de cette affaire et pour avoir tous les détails avec plus ou moins de recul et d'objectivité de la part des journalistes. Non il s'agit avant tout d'un point de vue, et surtout, ce qui nous intéresse ici c'est d'essayer de comprendre ce que cela peut impliquer, d'essayer d'envisager les différentes pistes et de savoir à qui peut profiter cette affaire !

Alors oui, DSK est parfois considéré comme un libertin, comme "un homme à femmes" comme on dit, il ne s'en cache pas vraiment d'ailleurs et c'est plus ou moins de notoriété publique. Mais nous sommes ici devant une affaire d'une toute autre envergure, ce n'est pas une simple affaire de séduction, mais une tentative de viol avec séquestration !
Deux options s'offrent alors à nous, il est coupable et au vu de sa position, de son poste, de ses prérogatives, on peut se dire que cela tient de la pathologie. Ou bien on se trouve en face d'un complot, d’un coup monté, d'une arnaque, appelé cela comme vous voulez, mais d'une terrible machination à l'encontre de DSK !

Si l'on considère la première option, tout est dit il ne reste plus à DSK qu'un accompagnement spécialisé pour tenter de remédier à sa pathologie. Et surtout de penser à la victime pour qui la vie a basculé ce samedi 14 mai 2011 dans une chambre d'hôtel du Sofitel à New York !

Si l'on considère la seconde hypothèse, que nous appellerons "l'hypothèse du complot", nous devons faire preuve d'une grande retenue et parler au conditionnel, car la justice doit suivre son cours et faire la lumière sur la vérité.
Mais au vu des évènements qui entourent DSK ces derniers temps, on est en droit de penser que certains cherchent à le déstabiliser. En quelques semaines, pour ne pas dire quelques jours, les déboires et les mauvais coups de pub s’amoncellent pour DSK. Étrangement au moment où les annonces pour les Présidentielles de 2012 battent leurs pleins et surtout au moment ou les préparatifs pour les primaires du PS et l’annonce des candidatures pour ces primaires naissent. Alors autant dire que sans primaire, pas de présidentielle !
Il y a d'abord l'épisode de la Porsche, redoutable raté pour un homme de sa carrure et de son expérience et que dire de son conseiller en communication à qui la voiture appartient ! 
Je sors de ma réserve pour exprimer mon point de vue et je ne peux m'empêcher de penser que cet épisode tient plus de l’anecdote que d'une véritable faute. C'est une voiture qu'il a juste essayée, ce n'est pas un véhicule qu'il s'est fait prêter pour un séjour ou pour la journée. Si l'on veut être pointilleux la différence est d'importance.
Puis l'affaire de ses costumes à... 30.000 $. Je serai curieux de voir à quoi ressemble un costume de ce prix là ! Mais, même si ce prix paraît quelque peu surréaliste, on parle du patron du FMI, un des hommes les plus puissants de la planète, on ne parle pas d’un homme ordinaire. Alors que l'on trouve que sa posture ne soit pas la bonne pour un futur potentiel Présidentiable, pour un homme de gauche, nous sommes tous d’accord la dessus. Bien qu'encore une fois, je pense qu'il est temps d'évoluer un peu sur ces points, mais cela n'engage que moi. Pourquoi gagner de l'argent et aimer les choses luxueuses seraient incompatibles avec le fait d'être de gauche ? Ne s’agit-il pas plutôt d’une posture, ne devrait-on pas juger sur une politique et sur des actes plutôt que sur de ses goûts matériels ?
Bref tout semble s’imbriquer un peu trop bien et cela commence à faire beaucoup en quelques jours. Quant à l'affaire qui nous tient tous en haleine aujourd'hui, attendons les suites de l'enquête, mais la théorie du complot, que nombre d'observateurs s'entendent à dire qu'elle est tout à fait possible, semble une piste tout à fait crédible, en tout cas à travailler pour les enquêteurs. 

Alors à qui peut profiter cette situation ? On sait que DSK a pas mal d'ennemis au FMI, donc si cela vient de ce côté, quoiqu'il arrive, ils auront gagnés la partie car les Américains ne plaisantent pas avec les affaires de mœurs et de toute façon son avenir au FMI semble extrêmement compromis, pour ne pas dire joué. Si l'on se place sur le plan Français il est aujourd'hui le seul à pouvoir barrer la route de tous les autres candidats, quelque soit leur famille politique. En revanche ici la tournure que prendra l'enquête peut encore retourner la situation. Car si l'on peut considérer que DSK est fini dans le cas ou les soupçons de tentative de viol se confirme [et dans ce cas se serait tout à fait justifié] dans le cas contraire sa cote de popularité peut s'en trouver renforcée.
Attendons donc les suites de l'enquête avec impatience pour se faire une idée plus précise, mais il n'en reste pas moins que les évènements qui se produisent autour de la personne de DSK sont troublants et laisse nombre de questions en suspens. Mais peut-être le plus important est de garder à l'esprit que la notion de présomption d'innocence doit jouer en attendant la clôture de cette affaire...

Même si dans ce cas précis on sort du simple domaine de la communication on peut en tirer quelques leçons. Certes les derniers évènements de l'affaire DSK sont extrêmes et touchent au pénal, mais si l'on s'en tient aux premiers évènements, à savoir l'affaire de la Porsche par exemple, cela met en relief toute l'importance d'une communication et d'une posture adaptée à la fonction que l'on occupe et aux ambitions que l'on a. L'exposition médiatique est permanente et l'information est diffusée de manière instantanée et très virale à cause des nouveaux canaux de diffusion notamment (smartphone, tweeter, Facebook... NDLR) et devient très difficile à contrôler lorsque la machine est lancée. Il faut donc anticiper en permanence et avoir une approche très similaire à la communication de crise lorsque l'on est très exposé.

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